Depuis début février, la mairie organise une grande concertation sur le devenir du site de l’ancienne usine de béton Bonna Sabla, rue des Mésanges. Un questionnaire est en ligne. N’hésitez pas à répondre et à dire ce que vous aimeriez voir sur cet espace de 9,6 ha.
D’emblée, le questionnaire semble « dirigé ». On nous demande notre avis sur l’avenir de ce site, mais les élus majoritaires l’ont déjà « imaginé autour d’un complexe éducatif, de logements, de services et de commerces ». Cliquez ici pour ouvrir le questionnaire.
Nous ne sommes pas obligés d’adhérer à cette proposition de base, présentée dans le journal Spot de décembre 2020.
Plaisance Citoyenne, dans son programme, avait une toute autre idée de la destination de cette zone : pas de logements supplémentaires, la ville étouffe déjà, mais un site dédié à la culture, aux arts vivants, aux rencontres, aux projets collectifs.
Pour nous, la zone de la Sabla n’est pas une friche avec des graffiti, mais un lieu de vie où une importante activité artistique a pris racine. Des graffeurs viennent de loin pour y pratiquer leur art et ce site est connu des photographes qui immortalisent les œuvres.
Nous souhaitons que le site de la Sabla demeure un lieu de vie artistique et que ses bâtiments soient conservés et réhabilités. Il faut notamment préserver le silo en étoile. Il appartient au paysage de Plaisance. La Capitainerie, bureau d’étude chargé de rencontrer les Plaisançois, dans cette première phase d’enquête, l’a d’ailleurs utilisé pour le visuel de l’étude.
Plaisance n’a pas besoin de logements supplémentaires et y construire un quartier d’habitation serait une aberration. La population de la ville croît de 2,4 % par an depuis 2012. Et avec les programmes des promoteurs qui sont en cours de construction, on frôle l’asphyxie. On ne peut plus circuler en ville, les écoles et le collège débordent, nous n’avons plus assez de médecins généralistes, ni d’infrastructures sportives et culturelles.
La Sabla n’est pas non plus un bon site pour y installer une école. Les besoins scolaires se concentrent sur d’autres quartiers. Une école sur ce site génèrerait des allées et venues des voitures des parents, matin et soir, qui renforceraient les embouteillages. Par ailleurs, nous sommes contre un grand groupe scolaire. Mieux vaut construire deux écoles plus modestes, à taille humaine.
Ce site doit être préservé comme un lieu d’arts de la rue, que l’on pourrait compléter par un tiers lieu collaboratif culturel, des résidences d’artistes, des centres de formation, des infrastructures culturelles et artistiques pour du cirque contemporain, des arts visuels. Ce sont des activités qui ne sont pas présentes sur le sud-ouest toulousain. Et pourquoi ne pas envisager un festival de street art ?
Ce lieu a aussi été investi par des jeunes qui s’entrainent au parkour. On pourrait développer la pratique de ce sport et créer un lieu de rencontre pour les jeunes alliant street art et parkour.
La population de Plaisance étant par ailleurs vieillissante, il faut penser à créer des lieux intergénérationnels et des centres d’aides à la population des personnes aidantes.
Enfin, les parcelles agricoles et naturelles actuelles, achetées par la mairie pour étendre ce quartier au-delà du site de Bonna Sabla, doivent rester en l’état et ne pas devenir constructibles. Pour y voir plus clair sur le périmètre prévu pour ces aménagements, consultez notre deuxième articles agrémenté de cartes (cliquez).
S’il s’avérait que des logements voient le jour, il faudrait construire un écoquartier, avec des bâtiments à énergie positive et le faire de façon participative, afin que les habitants soient impliqués dans la définition de leur lieu de vie. Il faudrait bien entendu créer des espaces arborés et éviter la bétonisation des sols.
Et aussi développer l’aménagement des rives de l’Ousseau et du Touch et créer des liaisons douces entre les différents quartiers de Plaisance assez éparpillés.
Il serait intéressant de poursuivre la concertation sur le projet en créant un comité de quartier associant toutes les parties prenantes sur sa durée au moins et assurer ensuite une cogestion du quartier.
Que va peser cette étude préliminaire face aux choix déjà fixés des élus majoritaires et à ceux du promoteur Green City, omniprésent à Plaisance, qui a racheté l’ancienne usine Bonna Sabla et obtenu, mi-décembre, un permis de démolir, dont la date a heureusement été repoussée ? Soyons vigilants à ce que notre voix compte et à ce que les 100 866 € TTC dépensés par la commune pour l’étude de définition et de conception urbaine autour de ce site, corresponde bien aux attentes des Plaisançois.
2 commentaires
Quenu · 20 avril 2021 à 16 h 10 min
Je suis encore une fois heureux de vous lire à travers cette proposition qui correspond complètement à l’idée que j’avais. Les liaisons douces entre quartiers, le ralentissement des constructions de logements car la circulation à plaisance a été saturée par la mairie, qui semble ghettoiser des quartiers en créant une injustice délibérée motivée par le spotisme. Pourquoi une telle enquête quand toutes les autres opérations d’aménagement ont été conduites sous le manteau? Celà augure bien d’une réponse à votre dernière question….
Florence Queval · 21 avril 2021 à 19 h 53 min
Bonjour
Merci pour votre commentaire. Nous serons en effet très vigilants quant à la façon dont les choses vont se passer. Les réponses que nous avons obtenues sur la vente du terrain de la Sabla, lors du dernier conseil municipal, ne répondent pas entièrement à nos questions (Conseil municipal du 7 avril 2021 : réponse à notre question sur la vente de la Sabla : Plaisance Citoyenne (plaisance-citoyenne.fr).)
Soyez assuré que nous allons les poser à nouveau !
Bien cordialement
Florence Queval